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R​é​sonance

by LEM

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daniemusique
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daniemusique Poète et slammeuse franco-québécoise dont les textes et la voix résonnent longtemps!
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1.
Exis-trans 03:10
Exis-trans T’sais j’ai beau m’accrocher aux ailes des papillons m’élever à l’apogée, me plugger aux pignons des maisons, m’approcher du premier du wagon de train mon opinion ne vaut guère plus qu’un quignon de pain j’ai tenté de l’crier, de hurler, d’ululer même la nuit s’est moquée, s’est mise à m’emmurer la lune aime les hommes, les aide à pulluler alors je me questionne, pourquoi nous cumuler j’accumule les erreurs, je le sais j’réfléchis je provoque des terreurs chez toutes mes chums de fille elles me disent mais tais-toi, tu d’vrais baisser d’la voix on va s’faire remarquer, encaisser des coups d’bois et tu vois ça m’rend triste, mais j’suis pas défaitiste j’ai donc dressé la liste des meilleures solutions j’ai caressé des pistes, cherché l’absolution force est de constater : j’aurais dû être le fils c’est vrai, à lui on ne demande pas se plaire s’il s’enfile un deux onces, on n’remue pas le fer s’il annonce qu’il renonce, ses parents restent fiers car grâce aux p’tites annonces, il est par trois fois père on ne l’fait plus exprès, c’est tout automatique on ne paye que le prix de nos vieux historiques alors c’est décidé, je dévie d’mon destin j’refuse la cécité, j’veux ma part du mesclun je deviendrai une salade humaine tout terrain ou l’art de changer de sexe pour ne plus être qu'un trou terrien pour ne plus être belle et devoir m’en cacher pour ne plus être celle qu’on voudrait attacher pour une réplique de trop, pour un sourire pas d’pot par mon action, j’dis non au bâillon qu’on n’voie plus à toute interdiction qui m’fait peser poids plume j’veux être un vrai maillon dans mon maillot poilu je veux pouvoir palabrer, m'bagarrer, tendre au faîte au mont ivresse d’mon existence sans être perplexe et frapper dans l’ballon sans toujours être fairplay ou attraper l’melon sans en prendre pour perpète j’veux m’la péter sur les trottoirs, le torse à l’air j’veux m’émietter sur les comptoirs au corps de pierre qu’on surkiffe mes avoirs, mon savoir et ma mère et qu’on me plâtre au clitoris de l’art topiaire gratifiez moi d’un paon, j’ai l’ego dans la poupe l’habitude en suspens, l’ambition d’un mois d’août de faire chauffer les salles, l’auditoire tout entier de séduire en rafale peu importe c’qu’il en coûte parce qu’un paon qui parle ça s’écoute quand une femme qui parle ça s’écourte parce qu’un paon qui s’perd, ça s’sépare quand une femme qui part ça s’repère parce qu’un paon qui s’porc, ça s’en tire quand une femme qui s’pend, ça s’enterre et j’ai peur de mourir, de mourir pour un rien un rien qui prend d’la place, encore plus de paperasse j’ai peur d’mourir pour des idées qui ne valent rien j’veux pas souffrir pour des lubies d’homo sapiens alors oui voilà j’avoue sans plus d’suspens qu’sous ce corps, mon cortège, j’ai eu peur d’être suspecte et qu'à mon plus jeune âge, âge où l’on se détecte j’ai failli me renier pour devenir un mec.
2.
Je ne suis pas une femme On m’a dit, répété et j'ai fini par le décréter à mon tour, à mon dam je ne suis pas une femme je ne sais pas séduire, conquérir je batifole je ne sais pas coudre ou recoudre je rafistole je ne sais pas cuisiner, mitonner je marmitonne je ne sais pas me sommer, me soumettre aux camisoles je ne sais pas marcher en talons je me casse-gueule je ne sais pas parler à tâtons j’ai une grande gueule je ne sais pas pimper mon physique comme qui le veut même si parfois, parfois je mets un élastique dans mes cheveux mais ça ne fait pas de moi une vraie femme ! j’ai pas le son quand tu me chantes ton refrain j’ai pas le ton super poli, ni de frein mon rire détonne au d’là d’l’azur vingt ans plus tard, mon rire assure… j’l’assume ! j’enfreins toutes les règles qui me dépassent toutes mises en place il y a des décennies et je veux annoncer mon mécénat je mise sur l’avenir, la liberté, non sur le déni mais je ne suis définitivement pas une femme je pleure pas devant les gens j’ai trop d’poils entre les yeux j’ai un trop faible entregent et quand j’crie ! j’fais des peureux j’ai rien pour plaire ni à traire ni à taire j’ai pas d’secret mais j’ai du flair et ça, ça déplaît sur tout le planisphère pourtant mon cri du coeur vient d'ailleurs car dans les yeux de la jeune fille qui les espère, ils sont un rêve dans les mains du prétendant qui lui les serre, ils sont un but sur le corps des femmes en fleur qui les exposent, ils sont un moyen dans le slip des boutonneux où tout explose, ils sont des dieux mon cri du coeur se soulève d’entre les montagnes se soupèse dans mon ancestral se foutaise dans le silencieux je ne suis pas une femme parce que je n‘ai pas d’seins j'n'ai pas de poitrine, de nichons de vitrine à saucissons mais deux oeufs miroir comme pour se regarder l’incohérence en face des mamelons j’ai pourtant bien accompli mon devoir d’ado-femme avec dévotion pour décupler mes chances de voir se pointer mon tout option j'ai frotté la saleté entre les plis ignoré sa sainteté et vu un psy sans succès et j’ai survécu à la honte à la pression des mères au complexe à l’agression des pères au complexe aux curiosités sectaires aux ambitions pervers au complexe au syndrome de l'imposteur et même si ça fait encore débat et des hauts et même si j’ai jamais de déo sous les bras je suis une femme une femme sans seins qui sans cesse cherchait un sens à cette absence mais aujourd’hui, j’assume mon rire sonore et honore mes deux nains et si jamais ça venait à perturber ton confort et tes certitudes visuels et bien, ce n’est rien, je te pardonne parce que je sais que si un jour nous venions à évoluer nu•es sur ce sol que nous foulons du textile au textuel j’en connais plus d’un qui se mettrait à clamer ô combien ils ne sont pas des hommes.
3.
Je l’sais qu’tu saignes les langues de pute a’parlent, a’parlent mais moi j’veux pas qu’tu t’carapates j’veux qu’on se danse la carmagnole que claquent nos jupes de Catalogne parfois l’armoire est une armure tu mets du mou quand l’âme meurt du grand, du large, t’es l’acteur·ice du bal d’une vie, de ses caprices laisse parler l’inconséquent celui que ton corps n’inspire pas laisse-les parler ces gens, c’est quand qu’on les ignore qu’ils s’en tirent pas… gagnants Je l’sais qu’tu saignes qu’les mots qui sortent sont des matraques coups assénés qui mettent patraque et dans ta tête y a des fougères qui se complètent comme des fous gèrent un big hôpital psychiatrique y a des sourires qui trompent personne et des soupirs que nos pères signent y a des satyres que nos mères soignent et des combats qui manquent de hargne j’sais pas mentir même en trompe l’œil mon cœur chavire devant l’soleil alors crois-moi quand je te parle t’as l’âme brillante comme une perle et j’peux pas croire que dans le monde y a des personnes qui battent des ailes plus fort qu’le vent s’abat chez elles emportant tout, tes joies, tes rires Je l’sais qu’tu saignes mais y a du beau dans l’immobile alors bouge pas, fais l’playmobil un jour une main viendra cueillir ce qui s’piétinent sous les semelles tes beaux pétales, ta tige froissée dans l’absolu, ça peut être toi tu as la force de c’qu’elles se mêlent ces langues biaisées de laids phrasés c’est pas le corps qui définit c’que la tête porte et c’est fini j’crois qu’ceux qui ont un déficit c’est ceux qui jugent à l’infini qui s’moquent, critiquent mais au final c’est même minable quand on y pense y a rien dans l’froc des mesquin’ries juste le miroir des mecs qui rient et si c’était une question d’chance on en tir’rait à la lot’rie des vannes couteaux prêtent à planter on sortirait notre artill’rie juste avant d’se la transplanter j’le sais qu’tu saignes et m’en veux pas, j’le vois qu’tu baignes dans le sang des mots acerbes t’es dans mes bras, j’te lâch’rai pas mais c’que tu vis, y faut qu’ça serve que ça TE serve, pas de leçon mais de moteur comme une revanche une rage de vaincre comme une relance de ton toi trop longtemps remisé·e et quand tu seras reprisé·e de toute cette haine qui t’a brisé·e mes bras toujours t’enlaceront nouvelle armure sans son armoire un simple voile de protection pour que tu puisses fermer les yeux te faire toi-même tes projections et revêtir ta part des cieux je l’sais que tu saignes et qu’tu m’crois pas pas encore et c’est ben normal on ne peut pas tirer d’morale quand on s’débat, que la mort parle plus fort que la somme de nos astres pourtant crois-le ou non, l’ami·e c’est quand on n’sait pas où on l’a mis qu’le goût d’la vie forme une rosace.
4.
Cœur de femmes On voudrait que la femme soit douce, qu'elle glousse, se trémousse qu'elle tousse discrètement qu'elle les boost secrètement qu'elle retrousse ses manches mais sa bouche en revanche qu'elle se couchent sur leurs hanches c'est connu une femme doit souffrir en silence s'offrir en freelance suffire aux finances soutenir sa brillance sourire sans la jouissance s'ouvrir aux réjouissances se cacher pour pisser et marcher en glissant se bâcher la psyché et baffer en griffant pas de poste à haut grade pas de jupe ça dégrade C'est pas pervers ni péché si tu te gardes pour le privé une femme peut donner la vie mais jamais son avis elle doit tout concilier conseiller, concéder elle doit bien s'apprêter et se prêter aux modes sans jamais s'arrêter d'être polie et commode une femme ça s'échange sans jamais déranger et ses formes démangent mieux vaudrait les ranger si se taire, se terrer c'est céder sans mot dire c'est s'aider que de dire terminer j'me retire j'entends un peu partout que les femmes doivent attendre qu'on permette leurs atouts et qu'elles doivent dépendre des permissions d'un homme pour croquer dans la pomme pour dépenser une somme ou disperser ses cendres en vérité je vous le dis mesdames et mesdemoiselles vous êtes tout c'qu'on dit tant que vous pliez vos ailes n'attendez plus les ordres les dons, les permissions soyez ce doux désordre soyez la perdition de ce monde insensé où même savoir danser peut devenir un crime où même savoir penser peut devenir un crime où même savoir penser est devenu un crime osez vous exposer et même plus, explosez tenez haut le fusil baptisé liberté brandissez l'hérésie visez la et tirez la violence systémique faites aux femmes me panique pompe à fric, à pouvoir, soumission et j’en passe lentement mais sûrement la raison s’éradique quand on parle à l’instinct d’un patriarcat vorace et je rêve d’un futur ou une jupe, un foulard ne signifiera plus qu’on est pute ou cougare qu’un regard romantique n’éveillera pas le square qu’une femme que l’on sème s’ra une femme qui s’aime sans s’ranger, sans danger sans changer de trottoir sans longer le mouroir l’égalité des sexes c’est partager l’amour et les difficultés sans posséder son autre, sans jamais le juger c’est avoir le courage de ne pas culbuter ses rêves et ses espoirs mais l’y accompagner dans mon monde de demain les femmes rient et s’égarent elles se gourrent, elles s’évadent escaladent ou dévalent elles se valent et se veulent libres de s’accomplir de se lever, de s’élever sans dépendre d’autrui et surtout, surtout sans ne faire qu’en rêver.
5.
Connexion 03:14
Connexion Faut penser précis, c’est précieux sans jamais s’presser, sans pression pouvoir apprécier chaque instant quand j’regarde dehors, chacun s’tend de ne pas s’connaître, chacun s’tait pour ne pas le r’connaître mais c’t’un fait et c’est triste à voir, chacun fait tout ce qui lui plaît mais au fond c’est comme un tunnel sans plafond y a un ciel ouvert, mais pas d’fond d’étoiles assommées à s’baffer la tête contre des murs qui s’perforent car les crânes sont durs et parfois j’aim’rais ça qu’on s’prenne par la main et qu’on s’voie sous la croûte, la mie et qu’on trace la route de l’amour y a des ch’mins plus faciles que d’autres mais y a pas d’autre issue que d’être de se r’garder en face, les yeux et les ongles et la chair des cieux et si on essayait avant d’être vieux avant d’être assaillis par eux tous nos démons d’antan qui se frayent un long sentier crasseux dans nos moindres méandres gênants sinon c’est comme d'Iphigénie nous s’rons victimes de ces génies faut penser précis, c’est précieux sans jamais s’presser, sans pression pour pouvoir apprécier le présent car sans ça l’avenir s’échappe nous glisse entre les doigts qui chopent les petits grains d’sable puis chipent tout ce qu’on ressasse sans cesse car rien ne s’efface sans sens et rien n’existe sans conséquence et c’est quand on sait quand et qu’est-ce qu’on fait enfin preuve de souplesse à notre égard et qu’on soupèse l’importance des liens entre nous et avec son soi qu’on renoue les cordes distendues qui renient le cœur et à ce moment-là on s’apprend au-d’là des mantras et on voit nos chaînes, nos montagnes et nos vents délient nos montages démantèlent nos défis, nos plantages et on peut grandir en platanes parce qu’ensemble on est une forêt amas de géants qui sauraient kiffer quand d’un coup l’effort naît et je n’parle pas ici d’labeur mais plus de comment on l’aborde ce projet de vivre tous ensemble faut penser précis, c’est précieux sans jamais s’presser, sans pression pour pouvoir apprécier qui on est et ainsi se transmettre un peu et qu’on ne se crache pas tout croche en clashes voulant sonner les cloches c’est trash de s’cacher à soi-même de toujours arriver troisième quand on peut tous être le premier de quelqu’un d’autre et puis prôner un peu de soi pour s’compléter loin des débats, des compèt’ et des jours gris qui n’ont rien donné jusqu’à ce jour que des damnés des oubliés et des mal nés alors rêvons précis, c’est précieux et sans pression, ne pressons rien si c’n’est le jus que donne le sein de l’espoir d’un jour se savoir assez pour ne plus se blesser et enfin s’fixer et s’asseoir sur nos racines entrelacées ça me fascine, l’encre trace et je m’imagine toujours rêver ainsi et toi ?

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released March 1, 2024

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LEM Sherbrooke, Québec

“De l’écriture à la résilience, dire”

Avant, elle écrivait pour fuir la violence de sa famille, puis ce fut pour guérir.

Aujourd'hui, LEM prend la parole en livres et scènes pour briser les tabous.

2020, lauréate du tournoi de slam Québec-France/francophonie
2021, Lauréate du tournoi de slam au FISPA.

Forte de son parcours, LEM inspire par sa résilience et ses prises de parole.
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